[Update] Comment les Français envisagent de passer les vacances de la Toussaint ?

Une envie de partir toujours présente

Le contexte économique actuel n’est pas des plus propices à se projeter dans des vacances alors que celles de la Toussaint arrivent à grand pas. Si selon un sondage d’Appinio, 55% des Français déclarent que l’inflation a impacté leurs projets pour les vacances de la Toussaint, 31% décident de maintenir leur projet de départ mais modifient leurs plans en partant moins loin ou moins longtemps. Ils sont toutefois 1 Français sur 4 à renoncer à ces vacances pour raisons financières.

Ils sont nombreux à décider de faire des concessions pour ne pas renoncer à ces vacances. Ainsi, 28% projettent de modifier leur destination, 47% envisagent de prévoir un plus petit budget pour leurs activités et 41% ont l’intention de modifier la durée de leur séjour. Autre point souligné, la part de personnes envisageant de profiter de la Toussaint pour s’essayer au workation a quelque peu augmenté.

Une enquête publiée par VVF Ingénierie souligne le fait que la dégradation du pouvoir d’achat est considérée comme le facteur le plus susceptible d’impacter négativement le budget des vacances pour 67% des répondants, suivie par la hausse du prix de l’énergie pour 63% d’entre eux. La problématique d’approvisionnement en carburant rentre notamment en ligne de mire. Toutefois les inquiétudes liées au prix semblent moins fortes qu’au cours du mois de juillet dernier, notamment grâce aux mesures prises pour maîtriser les coûts des carburants.

En 2021, les réservations pour la Toussaint avaient été plus précoces, 39% des Français les avaient déjà effectuées à fin septembre. Toutefois les intentions de départ sont présentes. Des séjours qui se feront majoritairement en familles car cette période de l’année est propice aux retrouvailles, ils sont ainsi 70% à plébisciter des vacances auprès des leurs proches.

Ils sont aussi 70% à utiliser leurs voitures pour se rendre sur leurs lieux de séjours durant la Toussaint. Seulement 19% privilégieront le train pour se déplacer. Par ailleurs, les gîtes et clubs vacances sont en tête des hébergements même si plus d’un quart des vacanciers ne se sont pas encore décidés quant à leur hébergement. Si le budget est le facteur le plus décisif pour 33%, se retrouvent également sur le podium l’envie de découvrir de nouveaux lieux pour 25% et la recherche de tranquillité pour 17%.

Selon une étude menée plus récemment par VVF, les difficultés liées à  l’approvisionnement en carburant “orientent le marché vers des ventes de dernière minute » et provoquent « un ralentissement de 20% des réservations”, démontrant ainsi l’inquiétude des Français. L’envie de s’évader demeure néanmoins très forte après deux ans de restrictions sanitaires, “mais rentre dans une phase d’attentisme”. 

La tendance des vacances de la toussaint est bonne. Nous observons un retour à l’activité 2019. Nous prévoyons des ventes de dernière minute avec 40% de réservations encore à venir qui dépendront pour beaucoup du facteur météo, mais surtout des possibilités de transport […]. Le contexte sur l’énergie, sur le carburant joue beaucoup et pèse fortement sur les familles, les groupes associatifs, et c’est toute l’activité sociale qui devrait redémarrer habituellement en cette saison.

Stéphane Le Bihan, directeur général de VVF

L’Europe en tête des destinations les plus plébiscitées

Parmi les Français qui ont décidé de réaliser au moins un séjour au cours de ces vacances, 28% n’ont pas encore décidé de leur destination selon VVF Ingénierie. Pour ceux qui ont déjà choisi leur destination, la mer et la campagne sont les deux environnements préférés pour notamment profiter de l’été indien.

Certaines destinations se démarquent auprès des voyageurs automnaux et le site de réservations lastminute.com observe notamment un retour des city break dans des destinations telles que New-York, 6% des réservations, et Rome, 8% des réservations, qui prennent respectivement la 4ème et 5ème place du classement. Sur les trois premières marches du podium, on retrouve Majorque, Djerba et la Crète.

Selon une étude publiée par la plateforme de voyage Liligo, le Portugal se retrouve à la première place du podium où partir en vacances à la Toussaint avec Porto et Lisbonne sur les premières marches. Les villes portugaises sont depuis longtemps très populaires au cours de cette période de l’année pour leur climat ainsi que pour leur prix abordable, un critère d’autant plus important en pleine période d’inflation. 

L’Europe est une valeur sûre pour les touristes Français, du fait de sa proximité géographique mais permet le dépaysement pour les voyageurs en recherche d’évasion. Côté tarif, il y a une hausse des prix par rapport à l’année dernière même si la moitié des villes du top destinations n’a pas encore atteint le niveau de la période pré-covid. On peut imaginer qu’avec les dernières années placées sous le signe de l’incertitude et le contexte mondial actuel, les vacanciers ont gardé l’habitude d’opter pour de la dernière minute. 

Guillaume Rostand, porte-parole de Liligo

Les Français souhaitant séjourner dans leur propre pays, que cela soit pour des raisons financières ou tout simplement par envie de redécouverte de la France, ont notamment recherché des lieux à visiter. Dans cette optique, Likibu dévoile le classement des 30 châteaux français les plus recherchés par les internautes. Sans surprises, Versailles et Chambord sont en tête des recherches avec respectivement 177 180 requêtes et 93 150 requêtes. Suivi des châteaux de Chantilly, Amboise et Chenonceau. Les châteaux d’Île-de-France, d’Alsace et du Sud-Ouest s’illustrent également, de Fontainebleau au Haut-Koenigsbourg en passant par Carcassonne.

A l’échelle internationale, Paris demeure la destination la plus plébiscitée par les voyageurs cet automne selon Booking.com. La Ville Lumière retrouve cette première place du classement pour la première fois depuis l’été 2021. Les recherches des voyageurs internationaux pour les vacances de la Toussaint sont unanimes, les villes européennes ont la côte. Ainsi, en seconde place, arrive Londres, destination également très prisée, suivie de Marrakech qui ne perd pas en popularité. La ville de Barcelone occupe la quatrième place tandis que Rome vient compléter ce top.

Le classement réalisé par Opodo est quelque peu différent et ne place ainsi Paris qu’à la 4ème place du top 10 des réservations des Français. Rome et Porto dominent les ventes, suivies par Marrakech et Paris. Le reste du classement est composé de grandes capitales européennes comme Barcelone, Londres ou encore Lisbonne. Toutefois une autre ville française apparait dans ce classement aux côtés de Paris : Marseille, à la 9ème place. Quant au top 10 des destinations les plus recherchées, New York arrive en tête, Marrakech suit, devant Bangkok. Si Londres et Rome apparaissent à nouveau dans ce classement, la capitale française elle disparait.

Un taux de réservation encourageant 

Alors que l’été indien joue les prolongations avec une météo des plus clémentes, voire très ensoleillée dans le Sud de la France, les réservations pour les vacances de la Toussaint sont dans une bonne dynamique. Le Groupe Logis Hôtels observe ainsi une percée de la réservation directe pour la période automnale et malgré l’inflation, le panier moyen progresse de 8% par rapport à 2021. Pour les vacances à venir, 3 régions progressent fortement en termes de réservation, à savoir la Normandie, le Centre – Val de Loire et les Hauts-de-France.

Interhome France envisage une période automnale aussi dynamique de la période estivale qui vient de s’écouler. Et au cours des vacances de la Toussaint, la durée des séjours sera comparable à celle de l’été. En effet, la moitié des clients français d’Interhome France compte passer entre 5 et 7 nuits dans leur location de vacances. Les courts séjours concernent 25% des ses clients tandis que 21% ont opté pour un séjour de 8 à 14 nuits. Tout comme cet été, la Côte d’Azur (17%) arrive en tête, suivie par la Bretagne (14%) et l’Aquitaine (12%).

Gîtes de France présente également des taux de réservation en hausse pour les vacances de la Toussaint malgré un contexte complexe. Au cours de la première semaine de congés, ce taux s’élève à 51% et s’établit à 50 durant la seconde semaine. Le réseau précise par ailleurs qu’il enregistre très peu de demandes d’annulations liées aux grèves et aux pénuries d’essence pour l’instant. En outre, le podium des départements les plus attractifs est occupé par le Loir-et-Cher, le Maine-et-Loire et l’Orne. 

La plateforme de location PAP (Particulier à Particulier) enregistre de son côté une baisse de 18,9% des demandes de réservations pour les vacances de la Toussaint. Tous les types de destinations sont concernés parc ce ralentissement des réservations, sans exception. Or, ces petites vacances se réservent traditionnellement à brève échéance et ne sont pas anticipées comme peuvent l’être les vacances de Noël et de février. Sur la base du rythme actuel, il n’est pas exclu qu’au 15 octobre, le recul des demandes réservation dépasse les 25%. Tous les départements dont l’offre touristique repose en tout ou partie sur une itinérance locale sont ceux qui reculent le plus en raison des problèmes d’approvisionnement en carburant. 

Quant au taux de réservation des hôtels par région, celui-ci varie grandement allant de 29,3% pour la région Auvergne-Rhône-Alpes à 53,7% pour l’Ile-de-France. Les Français semblent par ailleurs plus enclins à partir durant la première semaine de vacances avec un pic de réservation sur l’ensemble des régions pour le premier jour des vacances, à savoir le vendredi 22 octobre. A date, le taux de réservation pour cette seconde semaine de congés ne dépasse pas les 37% sur l’ensemble du territoire.

Certaines régions semblent accumuler un plus grand retard en termes de réservation, comme l’Auvergne-Rhône-Alpes et la Bourgogne-Franche-Comté qui ne dépassent pas les 30% sur l’ensemble des vacances. Tandis que d’autres régions semblent tirer leur épingle du jeu telles que l’Ile-de-France, la Bretagne, l’Occitanie ou encore le Grand Est qui affichent des taux de réservation globaux supérieurs à 35%.

Reste désormais à voir si le problème d’approvisionnement en carburant n’empêchera pas un trop grand nombre de Français de prendre la route des vacances. Une réelle inquiétude partagée par de nombreux hôteliers qui n’espèrent pas recevoir des annulations en cascade. Rendez-vous dans deux semaines et quelques pour les premiers éléments de réponse et un premier bilan de ces vacances de la Toussaint si attendues par les professionnels du secteur.