De Victor Hugo à la Nuit blanche, 25 idées pour passer un bon week-end

Cette semaine, il y en a pour tous les goûts, entre les déambulations arty de la Nuit blanche, les festivals de films étrangers, les séries télévisées à réhabiliter ou encore les concerts aux genres variés. En exclusivité, nous vous dévoilons également les premières pages de carnets inédits de Victor Hugo, à paraître jeudi, et nous vous racontons le prochain projet du réalisateur suédois Ruben Östlund, dont le film Sans filtre, couronné en mai dernier à Cannes, sort mercredi. Passez une bonne semaine et portez-vous bien !

7 idées de sorties et d’activités

  1. On célèbre l’anniversaire de la Nuit blanche dont la 20e édition se déroule à Paris de samedi à dimanche. La programmation complète est sur le site de la ville
  2. On retrouve les pointures du jazz au festival Nancy Pulsations qui s’ouvre samedi dans la ville de Meurthe-et-Moselle. Pendant quinze jours, une programmation variée
    proposera, entre autres, des concerts de Jean-Louis Murat, Melody Gardot, Kyle Eastwood, Jeanne Added, Bernard Lavilliers ou encore Selah Sue. 
  3. On célèbre de mercredi à dimanche le cinéma anglo-saxon à Dinard (Ille-et-Vilaine), qui accueille son traditionnel Festival du film britannique. Une compétition officielle sera analysée par le jury de José Garcia et plusieurs masterclasses sont prévues. Horaires des séances et tarifs sur le site
  4. On ne lâche pas sa manette à l’occasion de Press Start, le festival consacré aux jeux vidéo organisé par la Bibliothèque publique d’information (BPI) de Beaubourg, à Paris. Cette année, le colloque, qui se déroule jusqu’à lundi aura pour thème la musique de jeu vidéo. Avec David Cage, le légendaire PDG français de Quantic Dream, en guest. Pour en savoir davantage, c’est par ici
  5. On se prépare à un week-end de musique d’exception à l’occasion des Coups de coeur à Chantilly (Oise). Au programme
    des deux jours de concerts de musique classique, Martha Argerich, Renaud Capuçon ou encore Mischa Maisky feront résonner les cordes de leurs instruments dans le cadre des grandes écuries du château francilien. 
  6. On se plonge dans la culture du Brésil, le pays à l’honneur cette année du festival Biarritz Amérique latine, qui dure jusqu’à dimanche dans la station des Pyrénées-Atlantique. Séances de cinéma et rencontres avec des écrivains sont au programme
  7. On prend la mer à l’occasion de la 50e édition, anniversaire donc, du salon nautique Grand Pavois qui se déroule toute la semaine à La Rochelle (Charente-Maritime). Pour en savoir davantage, c’est par là

En coulisses : le palmé Ruben Östlund prépare déjà son prochain film

Ruben Östlund en mai à Cannes, où il a obtenu sa deuxième Palme d’or.

(Rodolphe Escher/Divergence pour le JDD)

Sans filtre, palme d’or au festival de Cannes en mai dernier, sort mercredi en salles. Le film satirique du Suédois Ruben Östlund a divisé notre rédaction mais, quoi qu’il en soit, il ne laisse pas insensible. Notre double critique est à lire ici
.

Au JDD, le réalisateur primé à Cannes a révélé le titre de son prochain film : The Entertainment System Is Down (« le système de divertissement est en panne »). Et le pitch : « Après le départ d’un vol long- courrier, l’équipage annonce la mauvaise nouvelle aux passagers : pas de films, de séries ou de jeux. En guise de compensation, on leur offre une bouteille d’eau minérale et un sandwich au fromage. Tout le monde s’apprête à vivre un enfer au-dessus de l’océan. Un homme de la classe éco se rend alors aux toilettes et s’aperçoit que les écrans fonctionnent en business ! Ça met le feu aux poudres. »

Sans filtre enfermait ses protagonistes sur un bateau de croisière. Ce prochain film les placera dans un espace clos plus resserré encore. « Saviez-vous que si les passagers en éco embarquent dans l’avion par la classe business ils augmentent le risque par quatre de manifester une “rage de l’air”, ce phénomène où un individu pète les plombs au point que le commandant décide l’atterrissage d’urgence ? Voilà à quoi mènent les inégalités », nous explique encore Ruben Östlund. (S.B.)

Les premiers mots : Carnets d’amour à Juliette Drouet de Victor Hugo 

En avant-première, avec vingt-quatre heures d’avance, le JDD vous dévoile la première page d’un des événements littéraires de la rentrée : la parution, chez Folio, de lettres inédites de Victor Hugo. Il s’agit des pages adressées par le grand auteur à son amante, Juliette Drouet, entre 1833 et 1834.

La collection poche de Gallimard réédite en effet trois « carnets d’amour » de Victor Hugo, déjà publiés, auxquels s’ajoute un quatrième livret, lui, totalement inédit. Ce dernier est reproduit intégralement en fac-similé. Ce document exceptionnel alterne les déclarations d’amour de l’écrivain à son amante mais aussi des poèmes que lui inspirait sa muse.

En voici donc les premiers mots du « carnet rouge », en date du 8 mars 1834 :

Hugo

(Éditions Gallimard, 2022)

Retranscription du fac-similé :

« 8 mars –

Commençons ce livre par le mot amour. Puissions-nous le finir par le mot bonheur !

Ton front est un beau livre où je lis toutes ces choses profondes que l’âme aime mieux dire avec les yeux qu’avec la voix.

Avec tout ce qu’il y a de joies dans un de tes sourires, avec tout ce qu’il y a de délices dans une de tes caresses, avec tout ce qu’il y a de rayons dans un de tes regards, on ferait un ciel !

Un soupir qui implore un sourire, voilà tout l’amour. »

Lire notre article complet sur le sujet

Carnets d’amour à Juliette Drouet, de Victor Hugo, Folio (Gallimard)
 , 320 pages, 9,40 euros, à paraître jeudi.

La série à laquelle vous serez accro : Luck, série malchanceuse

Ce week-end a lieu à Paris le prix de l’Arc de Triomphe, désormais estampillé Qatar. Ainsi, la plus grande course de galop au monde va se dérouler dimanche à l’hippodrome de Longchamp. L’occasion de faire un pas de côté et de revoir, dix ans après sa diffusion, l’une des très rares séries télévisées portant sur les courses hippiques : Luck (2011).

Ce show suit les destins croisés de différents personnages liés au milieu, des sportifs aux parieurs, en passant par les organisateurs. Sur le papier, il s’agissait du projet le plus excitant du début des années 2010 : la série est réalisée par Michael Mann (Le Dernier des Mohicans, Heat, Miami Vice…) et porté par un casting de choix, Dustin Hoffman, brillant, en tête. Et pourtant jamais une série n’a aussi mal porté son nom. La production chaotique – notamment marquée par la mort de trois chevaux blessés sur le tournage – et l’absence d’audimat ont condamné le projet, annulé au bout d’une saison de 9 petits épisodes. Autant vous prévenir : vous allez être frustrés par l’absence de fin d’une série dont la deuxième saison était déjà écrite.

Malgré tout, l’expérience vaut le coup. D’abord parce que son casting est à la hauteur des attentes. Ensuite, parce qu’à l’écriture, il y a David Milch, le créateur de New York Police Blues et Deadwood, également scénariste de True Detective. Le scénario, dense et exigeant, plonge le spectateur dans un monde de passionnés. Sans jamais plonger dans la caricature, la série permet de comprendre un peu mieux les rites si spécifiques entourant les paris hippiques.

À voir sur OCS
ainsi qu’en DVD.

Le classique à revoir : Poltergeist

C’est l’un des films les plus effrayants de tous les temps, avec L’Exorciste (1973). Car, à l’instar de cet autre chef-d’œuvre du genre, il a été érigé en classique instantané à cause de son tournage maudit. En 1982, Poltergeist marque une nouvelle incursion de Steven Spielberg dans le cinéma d’horreur, après Les Dents de la mer (1975). Cette fois, le surdoué, qui officie comme scénariste et producteur, confie la réalisation à l’un des cadors du genre, Tobe Hopper, auréolé du succès de Massacre à la tronçonneuse (1974).

Une association de malfaiteurs qui fait des étincelles pour raconter l’histoire inquiétante, dans une petite ville de banlieue en Californie, d’une famille ordinaire persécutée par des entités invisibles. Une nuit, la plus jeune des trois enfants, Carol-Anne, est surprise en train de discuter avec le poste de télévision, qui diffuse de la neige une fois les programmes terminés. Des événements paranormaux se déroulent dès le lendemain dans la maison : lumières qui vacillent, meubles qui se déplacent tout seuls et courants d’air glacé qui parcourent les pièces. Jusqu’au jour où Carol-Anne disparaît !


Des parapsychologues mandatés sur place affirment qu’elle est victime d’un esprit frappeur alors que la maison a été construit sur un ancien cimetière… En plus de pulvériser le rêve américain, Poltergeist a apporté une révolution à l’époque, en montrant que la peur pouvait survenir là où on l’attendait le moins : au sein de son domicile. La réalité a rejoint la fiction : quatre membres de l’équipe sont morts peu après, dont l’interprètre de Carol-Anne, Heather O’Rourke, décédée à l’âge de 12 ans après avoir tourné le troisième volet de Poltergeist. (S.B.)

Coffret collector Blu-ray version 4K et Ultra HD (Warner Home Vidéo), 39,99 euros.

Le week-end clés en main : dans l’ombre du viaduc 

Le centre de Millau, avec son beffroi et la Tour du Roi d’Aragon, et le célèbre viaduc.

Le centre de Millau, avec son beffroi et la Tour du Roi d’Aragon, et le célèbre viaduc.

(Alexis G./Photo12 via AFP)

Le parc naturel des Grandes Causses, au cœur des Cévennes, reste l’un des joyaux du patrimoine naturel français. En son sein, la vallée du Tarn et Millau, capitale historique de l’Aveyron – même si Rodez est la préfecture du département aujourd’hui. Dans l’Antiquité, la ville gallo-romaine faisait référence pour ses poteries sigillées, au vernis rouge caractéristique. Il est toujours possible aujourd’hui d’en voir de beaux exemplaires au site archéologique de la Graufesenque, à 3 kilomètres du centre-ville.

La région s’est ensuite transformée, cultivant son pastoralisme. Au cours des siècles, son artisanat local est devenu célèbre pour son travail de la peau, notamment pour la confection de gants. La richesse de cette petite industrie textile a permis à la ville de se déployer au cours du Moyen-Âge. Témoignage de cet âge d’or, la Tour du Roi d’Aragon (XIIe siècle) et le beffroi (XVIIe siècle) se dressent fièrement au-dessus des toits. Il est possible d’y monter pour admirer le panorama. Le musée de Millau retrace de manière intéressante l’histoire de la cité.

La ville se loge dans le creux de la vallée du Tarn, environné de nombreux petits villages au charme atemporel. Parmi eux, Compeyre et ses belles vignes, Peyreleau et son château du Triadou, ou encore Peyre, l’un des plus beaux villages de France dont les habitats troglodytes sont très bien conservés.

Au-dessus de ce petit monde, surplombant les villages et vallons, un roi d’acier et de béton domine l’espace : le viaduc. 

Le viaduc vu du ciel.

Le viaduc vu du ciel.

(GSMP)

Fruit des travaux de l’ingénieur français Michel Virlogeux et de l’architecte britannique Norman Foster, le viaduc de Millau, inauguré en 2004, est à la fois honni et admiré, certains l’accusant d’avoir défiguré la vallée du Tarn quand d’autres saluent son harmonie avec les montagnes environnantes. Mais, un peu à l’image de la Tour Eiffel à Paris, ce monstre aux formes élancées a su se faire adopter par tous.

L’ouvrage est d’abord une prouesse architecturale à la renommée mondiale. Pour cause, l’érection des sept piles, sur lequel repose le pont supporté par de larges haubans, relève d’une performance inégalée jusqu’à présent. La deuxième pile détient le record mondial de la plus haute construction de ce type, avec 343 mètres de hauteur.

Le viaduc permet à l’autoroute A75 de traverser la vallée sans détour. L’aire d’autoroute situé en amont du viaduc accueille un magnifique belvédère ainsi qu’un musée dédié (le Viaduc Expo). C’est là que débute le « sentier des explorateurs », une visite guidée de 40 minutes proposée par la société Eiffage, gestionnaire de l’ouvrage. Précision importante : l’accès à l’aire est gratuit en venant du nord, depuis Millau, avant le péage.

 

Où ? Millau est accessible en train, mais le trajet est long. La voiture reste le moyen le plus simple d’accéder à cette région montagneuse.

Quand ? Le viaduc est accessible toute l’année, même si la saison hivernale est plus rude dans les Cévennes.

À quel prix ? Mis à part le coût du transport, l’Aveyron reste un département peu onéreux qui privilégie un tourisme vert bon marché.

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